Depuis six ans, la femme d’affaires canado-malaisienne Jamilah Taib Murray, fille d’un responsable politique incriminé dans la destruction de la forêt tropicale, tente la voie juridique pour mettre le Bruno Manser Fonds à genoux. La décision partielle qu’a rendue aujourd’hui le Tribunal civil de Bâle constitue en ce sens un échec spectaculaire.
Le tribunal refuse d’interdire les déclarations faisant l’objet des plaintes, justifiant que le Bruno Manser Fonds ne les aurait pas formulées telles quelles.
Selon la partie plaignante, les déclarations suivantes auraient dû faire l’objet d’une interdiction au Bruno Manser Fonds:
- Le modèle d’affaires des plaignants serait basé sur la corruption, ou en serait constitué
- Les plaignants appartiendraient à «la mafia du bois tropical» et/ou à une organisation criminelle
- Les plaignants pratiqueraient le blanchiment d’argent
- Les plaignants seraient des «assistants de Taib»
- Les plaignants posséderaient et/ou laveraient des fonds de dirigeants
- Les plaignants appartiendraient au «clan Taib»
- Les plaignants auraient volé de l’argent au peuple du Sarawak
Le Tribunal civil de Bâle a également rejeté la demande en justice de suppression de toutes les publications contenant ces déclarations. Il ne s’est par contre pas encore prononcé sur les 259 passages dont la suppression avait été demandée par la partie plaignante, ni sur la répartition des frais de justice.
Le tribunal est entré en matière sur la plainte, estimant qu’elle ne constituait pas un abus de droit manifeste.
Le Bruno Manser Fonds a salué la décision dans une première réaction: «Cette décision est d’une importance capitale et constitue un énorme camouflet pour les plaignants, qui ont fait feu de tout bois dans leur combat pour étouffer la vérité, a déclaré le directeur Lukas Straumann. Nous sommes confiants dans le fait de remporter également l’intégralité des parties du procès encore en suspens.»