Droits de l'homme

Droits de l'homme

L’exigence de respect des droits humains et des droits des autochtones est un élément central de notre travail au Sarawak. Nous nous engageons en particulier pour les droits des autochtones sur leur forêt et leurs terres, et les soutenons à cet effet au plan juridique et avec la cartographie de leurs territoires. Droits autochtones garantis dans le monde entier Des mécanismes de protection spécifiques pour les autochtones existent depuis 2007 avec l’entrée en vigueur de la Déclaration de l’ONU sur les droits des peuples autochtones, auxquels peuvent se référer tous les groupes de populations qui se trouvaient sur un territoire avant la colonisation. La déclaration prévoit en principe que les droits humains comme le principe d’égalité ou l’interdiction de discrimination valent aussi pour les autochtones. La déclaration de l’ONU va en outre au-delà des droits de l’homme individuels, en parlant pour la première fois de droits collectifs aux terres et d’institutions, de même que de droit collectif d’autodétermination. L’élément central des droits autochtones est le principe du consensus libre, préalable et informé. Autrement dit, il est nécessaire, pour les projets qui touchent directement les groupes autochtones, de bénéficier de l’assentiment de ceux-ci. Ainsi, l’État comme les entreprises bénéficiant de concessions étatiques, par exemple dans le cas de projets d’infrastructure ou de l’exploitation de ressources sur des territoires autochtones, doivent informer de manière exhaustive et consulter les populations qui y vivent. Tant que cette consultation ou l’approbation par les autochtones concernés n’a pas eu lieu, il est interdit d’y construire ou de défricher. Ce principe internationalement reconnu est d’une énorme importance non seulement sociale, mais aussi écologique, car une grande partie des ressources restantes à l’échelle mondiale se trouve actuellement sur des territoires autochtones. Ainsi, les populations autochtones, dont le mode de vie est étroitement lié à leurs terres et à leurs ressources, sont particulièrement concernées par l’exploitation de ces ressources. Les droits des autochtones étant juridiquement non contraignants, de nombreuses infractions ont lieu régulièrement dans le monde entier sans être sanctionnées. Le travail de la société civile et des ONG telles que le Bruno Manser Fonds joue ici un rôle essentiel.

La situation au Sarawak, Malaisie

En Malaisie, les groupes autochtones comptent pour environ 14 % de la population totale. Au Sarawak, ce chiffre monte même à près de 50 %. On dénombre plus de 40 groupes aux langues et cultures différentes.

À ce jour, la Malaisie n’a toujours pas ratifié les pactes ONU sur les droits de l’homme, qui ont pourtant valeur de standard international! Mais la Malaisie s’est au moins engagée à mettre en œuvre la déclaration sur les droits des autochtones. Toutefois, la discrimination et la marginalisation des groupes autochtones constituent des défis centraux au Sarawak. Les autochtones y sont discriminés de diverses manières: d’une part, ils n’ont souvent qu’un accès limité aux services et infrastructures étatiques. Nombre de Penan n’ont même pas de carte d’identité, les empêchant dès lors d’exercer leurs droits politiques. Par ailleurs, leur mode de vie et leur culture autochtone sont menacés de manière aiguë par une politique des ressources agressive.

La problématique principale en termes de ressources pour les autochtones au Sarawak est que le gouvernement considère l’intégralité des territoires de forêts tropicales, où vivent les autochtones depuis toujours, comme étant des zones d’appartenance étatique. Suivant cette logique, les entreprises de bûcheronnage et d’huile de palme peuvent détruire et exploiter la forêt tropicale comme bon leur semble. Les entreprises de bûcheronnage ou d’huile de palme respectent rarement l’obligation de consulter préalablement la population locale.

Les plaintes territoriales constituent l’instrument principal dont disposent les autochtones du Sarawak pour se battre contre la destruction de leur habitat traditionnel. Mais les procédures sont longues, l’apport de preuves difficile, en particulier pour les autochtones qui ont longtemps vécu de manière nomade, et le taux de réussite des plaintes faible. Sans pression supplémentaire au moyen de barricades locales ou de campagnes internationales, les procédures en cours n’ont pas d’effet suspensif sur les défrichages.


Le travail du Bruno Manser Fonds

Le BMF s’investit depuis des décennies en accord avec ses organisations partenaires locales en faveur de droits de la population locale au Sarawak et en particulier pour les droits coutumiers de celle-ci. La dernière plainte territoriale a vu le jour en 2019. Elle était dirigée contre une entreprise d’huile de palme qui voulait détruire des forêts secondaires de grande valeur pour ériger une plantation de palmiers à huile de 4’400 ha à proximité du seul Patrimoine mondial de l’UNESCO au Sarawak, le parc national de Mulu. Les défrichages ont pu être stoppés grâce aux barricades locales, à une campagne internationale du Bruno Manser Fonds de même qu’à la plainte territoriale déposée contre l’entreprise responsable, la forçant à se retirer de la région.

Un autre grand succès du Bruno Manser Fonds aura été l’empêchement du gigantesque barrage hydroélectrique sur le Baram, qui aurait contraint 20’000 autochtones à se déplacer et submergé 400 km² de forêts tropicales.

Le Bruno Manser Fonds soutient par ailleurs des projets dans les domaines où le gouvernement faillit à sa tâche. Nous le faisons toujours en étroite collaboration avec la population locale et nos organisations partenaires sur place. Ainsi, le BMF a permis la mise en place d’une école de base dans le village Penan de Long Bangan, garantissant par là le droit à l’éducation, construit de ponts ou des amenées d’eau et soutenu l’implémentation d’une zone de protection forestière gérée par les autochtones.


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