(Bâle, Zurich, Berne) Fort du soutien de six organisations de défense de l’environnement et des droits de l’homme[1], le Bruno Manser Fonds lance aujourd’hui une pétition réclamant l’interdiction d’importer les matières premières et les produits provenant de régions ayant été défrichées.
Dans l’UE, le règlement sur les chaînes d’approvisionnement sans déforestation (RDUE) entré en vigueur en juin 2023 sera applicable à partir du 30 décembre 2024. Les PME bénéficieront quant à elles d’un délai transitoire au 30 juin 2025. Concrètement, les matières premières et les produits importés dans l’UE ou exportés depuis l’UE ne doivent pas avoir de lien avec de la déforestation. Cela concerne notamment l’huile de palme, le soja, le cacao, le café, le bœuf, le caoutchouc et le bois.
En Suisse, une telle réglementation fait défaut, en dépit du fait que le WWF ait révélé dès 2020 déjà l’ampleur de la déforestation importée par la Suisse. Ainsi, les importations suisses de bois, de cellulose et de papier requièrent à elles seules 1,5 million d’hectares chaque année, plus que la surface totale des forêts suisses.
Sans réglementation appropriée, la Suisse risque non seulement de perdre des contrats, mais aussi de nuire en particulier à sa réputation. Le Conseil fédéral n’aurait aucune peine à édicter une ordonnance équivalente à la RDUE sur la base de l’art. 35e, al. 3, LPE. Le Bruno Manser Fonds lui demande donc d’agir rapidement et d’interdire également en Suisse l’importation de produits ayant entraîné de la déforestation.
[1] La pétition bénéficie du soutien de la Société pour les peuples menacés (SPM), de l’EPER, de Pro Natura, de Public Eye, de Solidar Suisse et de Solifonds.