Le virus ne s’arrête pas aux portes de la forêt tropicale: comme nous, les Penan sont touchés par la propagation mondiale du COVID-19. En dépit du confinement décrété en Malaisie, les Penan doivent continuer de lutter contre les défrichages. En effet, les entreprises de bûcheronnage et de plantation ont obtenu une autorisation spéciale de la part du gouvernement du Sarawak, leur permettant de continuer à défricher et à produire de l’huile de palme: les affaires avant tout, malgré la crise.
Notre partenaire sur place, Komeok Joe, de l’organisation penane Keruan, est en contact étroit avec les villages penans: «La plupart des entreprises de bûcheronnage continuent d’abattre des arbres et pénètrent plus avant dans notre forêt, avec la bénédiction du gouvernement. Elles mettent en danger notre santé. C’est un scandale que nous Penan puissions à peine quitter nos maisons durant cette crise mondiale, alors que les entreprises peuvent continuer de détruire la forêt tropicale en toute tranquillité.»
Cela souligne une fois de plus les rapports de force au Sarawak: l’industrie du bois et de l’huile de palme peut compter sur le fait que le gouvernement représente ses intérêts, même lorsque la santé de la population est en jeu. Mais le Bruno Manser Fonds reste très attentifs aux développements, même dans ces conditions difficiles, et fait état des agissements du gouvernement et des entreprises dans la forêt tropicale de Bornéo. Les Penan peuvent compter sur notre soutien en ces temps difficiles.